FAQ Français

  1. Peut-on déscolariser en cours d’année?
  2. Un directeur peut-il refuser de donner l’autorisation?
  3. Faut-il suivre le plan d’études luxembourgeois?
  4. Plan d’étude (primaire/fondamental)
  5. Comment se passe l’instruction en famille?
  6. Quels cours par correspondance et supports pédagogiques peut-on choisir?
  7. Peut-on re-scolariser après une déscolarisation?
  8. Comment se passe la reconnaissance des années d’instruction voire l’obtention de diplômes?
  9. Prépare-t-on nos enfants à un avenir meilleur en déscolarisant?
  10. Faut-il scolariser pour éviter l’émergence de sociétés parallèles?
  11. Faut-il scolariser les familles allophones pour les intégrer?
  12. Combien d’enfants sont déscolarisés à Luxembourg?
  13. Socialisation des enfants non scolarisés
  14. Autre

1. Peut-on déscolariser en cours d’année?

Comme le stipule la loi du 29.08.1953 approuvant la Convention de Paris du 20 mars 1952,
l’Etat, dans l’exercice des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques. La loi sus mentionnée sous-entend que les enfants y soumis ne doivent pas forcément intégrer un établissement d’instruction public.

Nous n’avons rien trouvé dans la loi stipulant qu’une déscolarisation en cours d’année n’est pas permise et ce serait en contradiction avec ce droit à la déscolarisation.

Nous connaissons des familles ayant déscolarisé en cours d’année. En pratique toutefois lorsque la demande est faite en cours d’année, il est arrivé que certains directeurs aient parfois traîné pour donner l’autorisation, donc si c’est possible, il est préférable de s’y prendre à l’avance.

2. Un directeur peut-il refuser de donner l’autorisation?

Un directeur ne peut pas refuser de donner l’autorisation de manière arbitraire, sans avoir un sérieux motif pour le faire, par exemple que ce ne soit pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
Le cas échéant, il y aurait des recours possibles.

Récemment, certaines familles allophones – c’est à dire ne parlant aucune des langues officielles du pays – avec des enfants de moins de 8-10 ans, n’ont pas eu l’accord pour faire l’enseignement à domicile pour le motif suivant : les parents ne pouvaient pas prouver qu’ils ne seraient plus à Luxembourg à court terme (contrat de travail à durée déterminé pour des expatriés par exemple) et qu’ils pourraient assurer l’apprentissage des langues locales, en l’occurrence du luxembourgeois pour les plus petits ou de l’allemand et du français pour les plus grands.

Si l’enfant ne s’épanouit pas à l’école, la situation est différente, l’intérêt supérieur de l’enfant doit toujours être une considération primordiale dans toutes les décisions qui le concerne.
Ces refus sont très discutables selon les points de vue. Le projet de loi prévoit toutefois plus de flexibité par rapport aux langues.

3. Faut-il suivre le plan d’études luxembourgeois?

Selon l’art. 21 (enseignement fondamental/primaire) :  “… L’enseignement à domicile doit viser l’acquisition des socles de compétences définis par le plan d’études. Dans des circonstances dûment justifiées, notamment – c’est à dire par exemple – si les parents entendent faire donner à leur enfant un enseignement à distance, le directeur d’arrondissement peut accorder une dispense d’enseignement de l’une ou de l’autre matière prévue à l’article 7 de la loi scolaire.”

Texte de loi (page 86)

Il est donc possible de suivre un autre curriculum que le plan d’études luxembourgeois sous réserve de l’accord du directeur.

Notons aussi que viser l’acquisition des socles de compétences définies dans le plan d’études ne signifie pas qu’il est obligatoire de les atteindre, mais qu’il faut donner la possibilité à l’enfant de les atteindre, car il a droit à l’instruction, mais on ne peut forcer personne à apprendre.
Tous les élèves des écoles n’atteignent d’ailleurs pas ces socles.

Le plan d’études est toutefois relativement souple par rapport aux différents rythmes des élèves en prévoyant un niveau bas , moyen et élevé.

Par ailleurs, il y a de sérieux arguments empiriques et scientifiques par rapport à l’exigence de forcer certains apprentissages ou d’exiger l’acquisition de certaines compétences à un âge donné et le projet de loi prévoit plus de souplesse par rapport à ces normes. Ainsi, par exemple si un individu ne sait pas lire à 10 ans, cela ne présage en rien de ses compétences de lecture futures. Il ne serait pas admissible, cependant, de ne pas lui permettre de développer cette compétence.

Les adeptes des apprentissages naturels doivent parfois toutefois argumenter et être bien au fait de la loi en vigueur pour défendre leur position par rapport aux autorités.

4. Plan d’études

En Français, allemand, anglais et portugais
https://men.public.lu/en/publications/enseignement-fondamental/informations-generales/niveaux-competence-cycles-1-4.html?fbclid=IwAR2cHUOZWDm_B29qjOeBQjH0MZQzoNF3PSu2aZ71rlD43LwtKX3n9wbwNUA


5. Comment se passe l’instruction en famille?

L’enseignement à domicile doit viser l’acquisition des socles de compétences définis par le plan d’études.
En pratique chaque famille instruit selon ses propres convictions et compétences.
En général, les parents assurent eux-mêmes l’instruction de leur enfant en s’adaptant à la personnalité de l’individu qu’ils connaissent normalement bien. Ils suivent des méthodes particulières ou instruisent en s’inspirant des événements quotidiens. Bien souvent mais pas nécessairement, les parents commencent par faire l’école à la maison de manière assez formelle et finissent par pratiquer l’instruction par des apprentissages plus informels qui s’avèrent plus satisfaisants selon les circonstances ou bien ils trouvent une pratique entre les deux en s’adaptant à l’individu et à ses particularités et intérêts.

Tout dépend de leur regard sur l’enfant, de leur capacité à lâcher prise par rapport à des attentes normatives et de leur philosophie de vie ou convictions.

Certaines familles délèguent l’instruction en partie ou complètement (plus rare) à des professeurs externes, selon leurs revenus, disponibilité et compétences. De nombreux parents optent pour des cours par correspondance. Selon la loi du 06.02.2009, ce n’est toutefois pas une obligation (voir question plus haut).

L’enseignement à domicile est soumis au contrôle du directeur. S’il est constaté que l’enseignement dispensé ne répond pas aux critères définis ci-dessus, l’élève est inscrit d’office à l’école de sa commune de résidence. Il en sera de même en cas de refus opposé au directeur de procéder au contrôle.

Au final, tout va dépendre de l’appréciation du directeur mais tout est discutable notamment d’un point de vue juridique et pédagogique et idéalement il faut pouvoir établir une bonne collaboration. En général, les inspections se passent bien quand chacun y met du sien.

6. Quels cours par correspondance et supports pédagogiques peut-on choisir?

A la lecture de l’article 21, nous comprenons donc que le suivi de cours par correspondance en français ou allemand est possible, dans la mesure où la plupart des matières de l’article 7 sont reprises. Pour les anglophones, il est possible que certains cours anglais soient acceptés selon la situation particulière de la famille et selon le directeur.
Texte de loi (Art. 7 page 86)

En cas de refus d’un choix de cours par correspondance ou de supports pédagogiques par le directeur, dans la mesure où ces cours respectent les critères de la loi, ce sera discutable.

En effet, comme le stipule l’article 3 de la loi du 6 février 2009 sur l’obligation scolaire, les missions de l’école doivent préparer l’enfant à sa vie d’adulte et à certaines valeurs sociales. C’est dans ce cadre que le choix du curriculum doit être évalué.


Missions de l’Ecole
Art. 3.  La formation scolaire favorise l’épanouissement de l’enfant, sa créativité et sa confiance en ses capacités. Elle lui permet d’acquérir une culture générale, le prépare à la vie professionnelle et à l’exercice de ses responsabilités de citoyen dans une société démocratique. Elle l’éduque aux valeurs éthiques fondées sur la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’amène à respecter l’égalité entre les filles et les garçons. Elle constitue la base de l’éducation permanente. Les familles sont associées à l’accomplissement de ces missions. Pour favoriser l’équité des chances, des dispositions appropriées rendent possible l’accès de chacun, en fonction de ses aptitudes et de ses besoins particuliers, aux différents types ou niveaux de la formation scolaire.

Ci-dessous quelques références de cours par correspondance à titre d’exemple :

En français : CNED, Hattemer, Legendre, Vallais, EAD (Belgique), Sainte-Anne, PI, Cours Académiques, KerLann, Clonlara … Autres infos ici
http://fairelecolealamaison.blogspot.com/p/organisation.html
En allemand : Clonlara Schulewww.flex-fernschule.dewww.kern-bildung.dewww.web-individualschule.dewww.methodos-ev.org
En anglais : Clonlara, West River Academy, … étant donné que l’enseignement à domicile est très répandu aux Etats-Unis, il existe de nombreuses offres de cours en ligne.
Au Luxembourg des possibilités de e-learning au secondaire sont mises en place voir sur le site www.ecampus.lu

Les cours par correspondance sont souvent onéreux excepté l’EAD belge mais celui-ci ne délivre pas de certificat de scolarité.
Le projet de loi prévoit de résoudre le problème des passerelles entre l’enseignement à domicile et les certifications scolaires et l’accès aux diplômes.

7. Peut-on re-scolariser après une déscolarisation?

Beaucoup d’enfants n’ayant jamais été scolarisés veulent un jour ou l’autre faire cette expérience, ou bien pour d’autres raisons y sont contraints. Nous ne connaissons pas d’enfant pour qui cela ait posé un problème tant en terme d’adaptation au rythme scolaire que du point de vue des compétences de l’enfant, voire de l’adolescent.

Il est parfois cependant nécessaire d’avoir des certifications scolaires ou des équivalences pour pouvoir intégrer certains établissements, et il vaut mieux donc bien se renseigner selon le cursus que l’on veut suivre tant que la question des passerelles entre l’enseignement à domicile sans cours par correspondance et la réintégration dans le système scolaire n’est pas réglée par la loi. En effet c’est un point qui doit être adressé dans le projet de loi


8. Comment se passe la reconnaissance des années d’instruction voire l’obtention de diplômes?

Bien qu’il y ait toujours des solutions pour rattraper un cursus, elles peuvent être plus fastidieuses. Ainsi c’est un point important qui peut être discuté avec le Ministère si nécessaire.

En France, par exemple il est possible de passer le bac en candidat libre. Souvent certains jeunes passent le baccalauréat en réintégrant un lycée l’année du diplôme ou plus tôt pour se constituer un dossier scolaire nécessaire à l’intégration de certaines écoles.
En cas de suivi de cours par correspondance délivrant un certificat de scolarité, le problème de la validation des compétences sera évité.

Certains adolescents rejoignent donc le lycée pour avoir un dossier scolaire demandé dans certaines écoles après le baccalauréat, en France notamment mais gardons à l’esprit qu’au final, ce qui compte vraiment ce ne sont pas tant les diplômes que les compétences.

Certains organismes payants comme Clonlara,org ou Kern-Bildung.de aident les enfants ayant été instruits de manière informelle à se conformer aux exigences scolaires ou à préparer le baccalauréat par exemple.

Au Luxembourg, nous pouvons citer la plateforme de e-learning www.ecampus.lu pour le secondaire et l’organisme suivant s’adresse aussi aux enfants instruits à domicile, mais nous n’avons pas de retour d’expérience : Reussit school


9. Prépare-t-on nos enfants à un avenir meilleur en déscolarisant?


Chaque parent souhaite en général le meilleur pour l’avenir de leur enfant et la question qui se pose souvent est si les enfants seront plus performants académiquement en étant instruits en famille.

Il y a un dogme important à déconstruire, celui de croire qu’un enseignement individuel sera plus efficace qu’un enseignement collectif. Le chercheur Alan Thomas a commencé ses recherches sur l’enseignement en famille pour étudier l’efficacité de l’enseignement individuel et il a découvert toute la richesse de l’enseignement informel (ce qui n’empêche pas d’avoir recours à des outils formels qui peuvent être très utiles).

Il est faux de croire aussi que l’un ou l’autre système sera meilleur, tout dépend de ce qu’on y vit et de comment on le vit. Les deux site américains suivants sont des porte paroles de homeschooling mal vécus et d’encouragement aux bonnes pratiques.

Advocates for responsible home education practice :
https://www.responsiblehomeschooling.org

Certaines des personnes témoignant déplorent que le homeschooling n’était pas suffisamment réglementé aux USA et qu’ils en aient souffert. Il est en effet essentiel de mettre en garde contre les maltraitances que ce soit en milieu scolaire ou non scolaire. Au Luxembourg, l’enseignement à domicile est contrôlé et il existe des recours en cas de non respect des lois fondamentales par les autorités. Ainsi il faut être bien informé sur ses droits et ses recours, que l’individu soit instruit en famille ou en institution, car même un gouvernement bien intentionné ne peut garantir que tous ses agents publics se comportent de manière exemplaire et conformément aux valeurs éthiques de la loi.

Le débat école ou pas école, école libre ou école traditionnelle ne sera jamais clos, car c’est à chaque individu de décider s’il préfère plus de formel ou d’informel, plus de liberté ou d’obligation et de choisir la façon dont il veut s’instruire en fonction de ses besoins.
Mais il est important de faire en sorte que l’enseignement à domicile ou scolaire n’empêche pas les individus de développer leurs potentialités, que ce soit sous forme académique ou autre, ce qui ne signifie nullement qu’il faut essayer d’en faire des petits génies, les vrais génies ne finissent-ils pas par toujours se révéler, diplômé ou non ?


10. Faut-il scolariser pour éviter l’émergence de sociétés parallèles?

En Allemagne, le « Schulzwang » hérité des jeunesses hitlériennes est toujours en vigueur, sous prétexte d’éviter l’émergence de sociétés parallèles et d’autres pays remettent en question la liberté d’instruction pour combattre le radicalisme.

Toutefois ces positions sont discutables. Comme le souligne le pédiatre suisse Remo H. Largo dans un article en allemand intitulé « Nous avons maintenant déjà des enfants en burn-out »[1],  on commence à voir à la biographie des terroristes que c’est le manque de sécurité, de statut social établi, le fait de se sentir exclus et le manque d’autodétermination qui les mènent à s’engager à l’IS où ils se sentent enfin exister.

« …Vous pouvez le voir dans les biographies de terroristes qui sont de plus en plus connues. Ils n’ont pas connu la sécurité et une reconnaissance sociale suffisante, ils n’ont pas de statut social fixe et se sentent marginalisés. Ils se sentent complètement déterminés par d’autres. Quand ils vont à l’I.S., ils sont enfin quelqu’un. Il ne s’agit même pas d’un phénomène nouveau, on l’avait déjà observé au XVIIe siècle pendant la guerre de Trente Ans. Les gens étaient totalement perdus existentiellement, ils n’avaient pas de position sociale permanente dans la communauté et étaient également affamés et malades. Ils sont donc partis à la guerre.» 

D’ailleurs y-a-t-il davantage de sociétés parallèles et de radicalisme en Angleterre qu’en Allemagne, alors que dans ce pays non seulement la scolarisation n’est pas obligatoire, mais aucun plan d’études n’est imposé ? Finalement, qu’est-ce qui prouve que l’institution scolaire telle qu’elle existe, empêche l’émergence de sociétés parallèles et de la radicalisation ?


11. Faut-il scolariser les familles allophones pour les intégrer?

Cette question s’est posée, car certaines familles allophones – c’est à dire ne parlant aucune des langues en usage dans le pays à leurs enfants – n’ont pas obtenu l’autorisation de déscolariser, car ils ne pouvaient transmettre la langue luxembourgeoise à leur enfant encore petit. Par rapport à la loi scolaire actuelle c’est difficilement défendable car la dérogation est accordée par le directeur donnant l’autorisation, à moins que l’on puisse prouver que ce n’est pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant (enfant traumatisé à l’école).
En effet, est-ce que ça vaut vraiment la peine de se lancer dans une bataille juridique pour faire valoir les droits de l’homme ? De fait, revendiquer son droit de parent dans un tribunal est pratiquement peine perdue dans ce contexte et quel avocat serait prêt à défendre un enfant en tant que sujet par rapport aux droits de l’homme ? Quel juge serait suffisamment ouvert pour reconnaître cette liberté de choix ? Dans notre société, l’avis des enfants en tant que sujet est rarement sérieusement pris en compte, encore moins lorsqu’’ils sont très jeunes. Personne ne peut prouver non plus que ce n’est pas dans l’intérêt de ces enfants pour leur intégration sociale de fréquenter l’école pour pouvoir facilement apprendre le luxembourgeois lorsque cela n’est pas possible en famille ou ailleurs.
Cependant, ces refus et ce qu’ils ont impliqué, ont été pour certaines familles plutôt mal vécus et au final les auront surtout incitées à fuir.

Néanmoins, le site du Ministère affiche clairement que dans un pays où au 1er janvier 2017, 47,7% de la population globale ne possédaient pas la nationalité luxembourgeoise avec 170 nationalités différentes, l’enseignement des langues occupe une place centrale dans le système éducatif luxembourgeois. Mais l’offre scolaire propose aussi des cursus non luxembourgeois, alors une fois de plus tout cela est discutable.

Ceci dit, selon ce qui nous a été rapporté, le projet de loi envisage plus de souplesse sur ce point et force est de constater que les enfants étrangers vivant dans le pays peuvent malgré tout apprendre naturellement les langues usuelles de ce pays, à condition d’être suffisamment en contact avec ces langues.


12. Combien d’enfants sont déscolarisés à Luxembourg?

Selon une Question ministérielle de 2011, il y en avait alors une vingtaine, 18 plus précisément en 2011/2012 selon un article du quotidien Wort du 16.11.2016 et 70 en 2016/2017 contre 50 en janvier 2016, soit environ 1 enfant pour mille en fondamental (primaire).

A titre de comparaison, aux USA dans le pays où il y a le plus de « non-scos », ce nombre atteint environ 2 millions de personnes soit plus de 3% de la population scolaire américaine.

Au Luxembourg, la tendance est à la croissance mais ce choix reste très marginal. Peu de parents veulent ou se sentent capables de prendre la responsabilité de l’instruction de leur enfant à leur charge.


13. Socialisation des enfants non scolarisés

L’essentiel est dit dans cet article sur Wikipedia 

Une crainte fréquente – crainte plus fréquente au sein du grand public que chez les parents qui pratiquent l’éducation à la maison – serait l’isolement potentiel subi par les enfants privés des contacts avec d’autres enfants scolarisés. Les associations de promotion de l’école à la maison évoquent toutes le sujet sur leurs sites Web. Beaucoup de parents fuient précisément cette « socialisation » faite de conformisme, de pression sociale exercée par les autres enfants scolarisés, de brimades et de  mauvaises influences.

Pour la plupart des partisans de l’école à la maison, leur choix améliore en fait le développement social de leurs enfants. En effet, pour ceux-ci, les années passées dans un établissement sont les seules durant lesquelles les écoliers seront séparés artificiellement en groupes cloisonnés de même âge (par efficacité économique et non souci de qualité). Ces partisans affirment que les enfants éduqués à la maison vivent une socialisation plus saine et plus naturelle, car ils interagissent plus avec des personnes de tout âge. Ceci conduit à une influence accrue des adultes et une moindre de la part des autres enfants, ce qui produit de jeunes citoyens plus mûrs.

Aux États-Unis et au Royaume-Uni, un certain nombre d’études, souvent financées par des organisations de promotion de l’école à la maison, tentent d’évaluer les conséquences de la scolarisation à la maison sur la « sociabilité » des enfants. Les résultats sont en général extrêmement positifs (études de Larry Shynes & alt.).

Certains auteurs, comme Robert Epstein, ex-rédacteur en chef de Psychology Today, considèrent que le prolongement de la scolarisation obligatoire et le fait de « parquer » les adolescents entre eux les infantilisent, alors que l’enseignement personnalisé en contact plus rapproché avec des adultes, comme l’instruction à la maison, permet une maturation plus rapide et d’éviter la crise de l’adolescence. Crise qui est en grande partie une conséquence de cette longue scolarité obligatoire pendant laquelle les adolescents sont traités comme des enfants et n’ont comme modèles et compagnons que d’autres adolescents.

Dans son livre récent paru chez Broché « L’école à la maison au Québec : Un projet familial, social et démocratique », la chercheuse Christine Brabant fait également le point sur de nombreuses études à ce sujet avec impartialité.

A en croire l’étude Kunzmann and Gaither de 2013, la socialisation que l’on considère souvent comme un point faible de la non-scolarisation est en fait plutôt un des domaines où les homeschoolers sont plutôt forts.


14. Autre

Le livre “Etre et Devenir : Faire confiance à l’apprentissage naturel des enfants#question13 (Ed. Broché) fait la synthèse par thème de 3 ans de débats suite aux projections du documentaire de Clara Bellar sur les apprentissages autonomes lors desquels des intervenants réputés furent invités. Ce livre répond à de nombreuses questions que l’on peut se poser à ce sujet.